« Favori des dieux », de Kévin Kiffer
Résumé éditeur :
Depuis toujours Cléos entend la voix de Dionysos. Sous l'impulsion de son dieu, la cité de Mytilène a choisi de résister et de défier Rome. Mais après cinq années de siège, alors que les mauvais présages s'accumulent, la foi en la victoire et les espoirs s'effritent...
Mon avis :
Cette nouvelle nous transporte dans la Grèce antique, sur l’île de Lesbos, dans la cité de Mytilène, alors assiégée par les Romains. Le contexte historique
y est parfaitement bien décrit, avec un vocabulaire riche, précis et bien expliqué, ce qui rend le texte accessible à tous. Le suspens y est bien dosé, les
personnages (humains et divins) sont crédibles. Cette nouvelle aborde les sujets du pouvoir, qu’il soit politique ou magique ; de la foi envers les hommes et les dieux ; et de la
domination absolue par les armes.
« À couteau », de Nathalie Dau
Résumé éditeur :
Le bel Apollon tombe amoureux d'un des saisonniers qu'emploie son père. Mais l’amour peut être cruel.
Mon avis :
Cette nouvelle offre une réinterprétation originale des mythologies (grecque, bien sûr, mais pas uniquement…), dans un univers un brin décalé. Le style est agréable, avec un peu d’humour au début, puis il évolue avec l’histoire. Les personnages sont très intenses. Outre le thème de la pomme, dont la symbolique est très forte dans de nombreuses mythologies, l’histoire aborde surtout le thème de la passion amoureuse destructrice, parfaitement illustré par le changement de ton entre le début et la fin de la nouvelle, comme si les ténèbres s’abattaient sur les personnages.
« La descente aux enfers d’Orphée et Eurydice », de Anthony Boulanger
Résumé éditeur :
L'histoire revisitée d'Orphée et Eurydice par Anthony Boulanger.
Mon avis :
J’avais découvert Anthony Boulanger dans l’anthologie « À voile et à vapeur », avec sa nouvelle « Louise Geneviève de Beaumont de Tonnerre », dans laquelle l’auteur s’appropriait avec brio le mythe du chevalier d’Éon. J’ai donc décidé de faire confiance à l’auteur, pour voir ce qu’il avait fait du mythe d’Orphée et d’Eurydice, que j’aime particulièrement.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il l’a modernisé ! Orphée a troqué sa lyre contre un violon, le couple vit dans un immeuble délabré, les
enfers sont devenus une boîte de nuit sordide… J’ai aimé cette relecture du mythe. Le couple Orphée-Eurydice traverse une mauvaise passe, chacun étant piégé dans son égoïsme. Lui préfère écouter
son violon plutôt que sa femme (ou plutôt, sa dryade), et elle refuse de comprendre l’importance de la musique pour son artiste de mari. C’est là le thème central de l’histoire : la
passion dévorante, à la fois créatrice et destructrice, de l’artiste pour son art. (Ce qui m’a fait penser à la nouvelle d’Edgar Allan Poe « Le Portrait ovale », pour cet aspect-là.) La
façon dont opère la magie d’Orphée m’a beaucoup plu, l’auteur a su rendre la magie musicale assez visuelle pour stimuler l’imagination de son lecteur. La fin de l’histoire est
inattendue, sans pour autant bafouer totalement le mythe original. Là encore, l’auteur a su le revisiter d’une manière intéressante.
Cette lecture compte pour le défi du blogue Monde Fantasy, "Printemps de l'Imaginaire Francophone".
Pour en savoir plus sur ce défi, c'est par ici !
Avec ces trois nouvelles "mythologie", j’atteins le palier "alchimiste méticuleux" (9 livres lus), et je remporte les défis suivants :
- Lire un livre d'une petite maison d'édition
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